PLAK'ART
association art actuel

Apt 98/99
installations laurent Sfar
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velo
rue des anc prisons
rue st georges
rue chevalier ode
rue du septier
Aptinence et vélo
Caves des vins de Sylla
velo sylla
Aptinence
rue des Anciennes prisons

"rasez les murs"
rue St. Georges

Aptinence
rue Chevalier Ode
Aptinence
rue du Septier

 

 

Laurent SFAR, plasticien, vit et travaille à Paris.
La ville d’Apt ne lui est pas familière.
Appelé par Plak’art à intervenir dans le projet "Lieux communs", qu’avait-il à dire sur cette ville ? Comment en un seul acte, la résumer ? ... Il l’a abordée du printemps à l’hiver, heures claires et heures sombres. En quatre courts séjours.


Partant de recherches auprés d’un historien, concernant les anciens noms des rues souvent liés à une activité ou à une situation particulière, il a tracé, dans le centre de la ville, un parcours reliant les lieux “vivants” aux lieux “cachés”.

 

APT A LA TACTIQUE

Etre "étranger" permet souvent une perception accrue de ce qui nous entoure : sans préjugés, ni arrière-pensées, sans repères subjectifs, en ouverture complète sur un extérieur à explorer. En toute liberté d’esprit : SAVOIR VOIR. La voir. Apt : en ville unique, avec la curiosité du regard. S’imprégner des odeurs, de la couleur des pierres, laisser glisser ses yeux du long des toitures jusqu’aux pavés des rues. écouter les bruits qui l’animent, ou qui la troublent, percevoir ses silences.

Se déplacer dans une ville signifie évidemment en parcourir les axes les plus empruntés, les rues marchandes dans la cohue du marché et les places où sont donnés les rendez-vous, parce qu’ on est sûrs de s’y retrouver. D’autres lieux existent, moins voyants, à l’écart des éclats, et les ruelles qui permettent d’y accéder sont ignorées du passant pressé.

De ces lieux, discrets jusqu’au presque secret, Laurent Sfar a voulu nous parler. Il a appris a nommer chaque rue par son nom, demandant aide à René Bruni pour découvrir le passé qui les charge. Ces rues de notre ville, qui inscrivent dans leurs mémoires obscures le poids des pas et les chuchotements amoureux, se transformant au gré des saisons et des hommes, ces détentrices d’ intimes confidences, il a voulu nous en faire partager sa découverte. Rue de la Juiverie, rue de la Barre, rue Charivari, rue du Septier, ancienne rue des prostituées, ancienne rue des prisons, rue Chevalier Aude ... et là s’est imposé le terme "APTINENCE", contenant dans un même mot la ville dans son entier. Apt, avec ses pleins et ses déliés, sa vie et ses vides, Apt la bruyante et Apt la muette. Pertinence et impertinence. Pour donner à "voir" ces histoires, il a choisi un "lien commun" connu de tous : les guirlandes de Noël, qui nous appellent à la fête de décembre, et il leur a offert une autre signifiance. Il a fait d’un matériau banalisé, le support d’une réflexion.

Qui d’entre nous, passant dans l’étroitesse de la rue Saint Georges, serrant les coudes pour ne pas heurter les murs, ne voyant du ciel qu’un trait bleuté, ne s’est pas inquiété de ces murs rapprochés, à l’extrême limite de l’enfermement ? Dans cette ruelle, aux murs remplis de graffitis, marqués par des cris rebelles et des épithètes rageurs, en toute sérénité, Laurent Sfar a écrit des mots d’une évidence flagrante, avec clin d’oeil à l’appui : "RASEZ LES MURS".